Grégory Baudouin, Président du Cercle Jean Moulin : « un bébé en ligne ».

« 251€ pour devis ». Alors que le Français moyen (nous allions dire le pékin moyen) se démène avec les taxes et impôts divers, tandis que son pouvoir d’achat ne cesse de diminuer avec par exemple ses heures supplémentaires de nouveau fiscalisée par François le second, nous entendons de toutes parts que nous portons les lunettes les plus chères d’europe, que nous avons les pièces détachées automobiles les plus chères d’europe, et nous pourrions continuer les exemples à l’envie. Tiens, en parlant de lunettes, peut être pourrions-nous en offrir à la plupart de nos politiques afin qu’ils voient mieux les conditions de vie de leur citoyens ?

Et pendant ce temps là, le commerce en ligne fait florès. La où une marque de voiture américaine va vous faire un devis pour un rétroviseur à 251€ par exemple en vous disant « on ne peut détailler les pièces », vous trouverez la pièce détaillée sur le net à 12€. Où certains opticiens vont vous faire des lunettes, « verres compris », pour 426€ vous trouverez la paire en ligne à une cinquantaine d’euros.

Les grandes surfaces furent la mort disait-on du commerce de proximité. S’il n’est pas mort, il était en léthargie voire en coma avancé. Le net sera t-il celui qui lui assénera le coup de grâce, qui pratiquera le premier l’euthanasie ou qui lui donnera la balle du fusillé ? C’est à se demander si le commerce sur pied reste un type de commerce viable. On peut se demander si on ne va pas peu à peu aller vers un commerce uniquement en ligne et ne voir en centre-ville que des « show-rooms » (comprenez des boutiques d’exposition). Ne devraient rester en plein pied que les services après-vente (et encore), et des services de livraison « drive » (comprenez en voiture). De plus en plus de grandes surfaces surfent sur cette vague de fainéantise, et de plus en plus de personnes font leurs courses en ligne depuis la maison (ou au boulot ?) et prennent la voiture afin de prendre livraison des victuailles avec un simple merci (et encore).

La faute au coût de la main-d’œuvre nous dit-on pour nous expliquer, et excuser, les prix stratosphériques pratiqués dans pléthore de domaines en France, mais pas que. Il y a aussi, et surtout, le profit des actionnaires pour lesquels il faut des marges toujours plus importantes, on va donc augmenter les prix et rogner sur l’emploi qui ne devient plus qu’une marge de variabilité.

A l’heure de la communication totale (skype, chat, téléphone portable - le fixe devenant obsolète même dans les foyers- méls, sms, MMS, net …) d’aucuns décrivent une société apocalyptique où plus personne n’aurait bientôt plus aucun rapport. Tout serait fait derrière son écran, y compris la sexualité (voir l’explosion de la pornographie sur le net). Alors chacun et tous feraient dans le télétravail, communiqueraient avec sa famille via le téléphone (et dérivés type sms, mms), feraient ses courses via le net et n’obtiendraient de plaisir que via une sexualité fantasmée et sans limite, en ligne. NOUS n’exagérons pas. Regardez les reportages sur les cours de collège et de lycée il y a 50 ans et regardez les mêmes cours aujourd’hui. Les regards sont baissés sur un portable. L’ados communique avec le copain à 100 m, mais pas avec celui qui est à côté de lui, tandis que dans les années 60 ce qui caractérisait une cours c’était les cris et les jeux.

Face à ce constat alarmant, dans quelques années, il n’y aura plus de bataille pour la GPA et la PMA pour les couples homosexuels, mais une question me vient à l’esprit : comment ferons tous les couples, hétéros et homosexuels, pour les bébés ? Devront-ils acheter une pipette au drive, se la faire livrer et l’inséminer eux- mêmes avant de donner les nourrissons à des élevages ? ….