Morgane Arbez et Julien Romelard nomment leur compagnie Les Enfants du Siècle. Et c’est dans l’expérience intime et dans la mémoire de ce siècle qu’ils nichent leur spectacle, Voyageur 51 723.
Du récit de la déportation de Marcel Arbez, le jeune duo tire un spectacle sensible qui explore le roman familial.
Pourquoi avoir choisi de mettre le numéro 51723 dans le titre de votre spectacle ?
Morgane Arbez : « Cela me paraissait important de signifier qu’il s’agissait de cet homme et non pas de tous les autres. »
Il y a aussi ce mot, voyageur, accolé à la réalité atroce des camps de déportés.
Julien Romelard : « L’idée de voyage vient de la boucle que fait le grand-père de Morgane. De l’arrestation à Saint-Claude à son retour de déportation à Saint-Claude. Dans le livre, il décrit souvent les paysages, la réalité objective des choses comme on le ferait dans un carnet de voyage. Le voyage, c’est aussi celui de Morgane et moi dans notre façon de travailler et de nous documenter pour ce spectacle au travers des livres et des amis de déportation de Marcel Arbez. »
M. A. : « Il y a eu un vrai voyage dans la mémoire familiale, pour moi. Parmi les ouvrages lus. Il y en a eu un de Robert Antelme qui raconte ce moment où un déporté se lève et récite Heureux qui comme Ulysse. Le voyage nous a permis d’envisager la question de la liberté, de la survie. »
Lien entre grand-père et son histoire qui fait de lui un personnage de fiction ?
M. A. : « J’ai découvert le livre quand il a été imprimé avec le soin de mes parents. J’ai commencé à le lire au collège mais je n’allais pas plus loin que la troisième page. La l
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